Dimanche 25 juillet, en responsabilité, députés et sénateurs se sont accordés sur le projet de loi rétablissant et complétant l’état d’urgence sanitaire. La dégradation rapide de la situation sanitaire rendait indispensable l’adaptation de nos outils de lutte contre l’épidémie. Découvrez le contenu de cette loi dans cette courte vidéo.
Lors du vote en 1ère lecture, j’ai souhaité vous rendre compte de notre action, dès la sortie de l’hémicycle. Retrouvez mon explication de vote, en direct sur facebook.
Le monde entier traverse une nouvelle vague de contamination, avec l’expansion d’un variant particulièrement contagieux, le « variant Delta ». Les projections des scientifiques ne sont pas rassurantes : elles indiquent une hausse significative des contaminations dans les semaines à venir, avec des hospitalisations massives si rien n’est fait (Inserm https://bit.ly/3hTn7eW et Institut Pasteur https://bit.ly/3xX9gKd). Pire, tant que le virus circule activement, il existe une forte probabilité de l’émergence de nouveaux variants, potentiellement plus dangereux et difficiles à contrôler (OMS https://bit.ly/2TrPuY6). Nous avons le devoir d’entendre les alertes des scientifiques.
Pour faire face au virus et aux variants, il n’existe aucun traitement miracle.
Aujourd’hui, la seule solution, efficace et sûre, c’est la vaccination.
Toutes les publications scientifiques indiquent une bonne efficacité des vaccins pour réduire les hospitalisations et la mortalité. Le risque de décès par COVID-19 diminue chez les vaccinés, de 91% (EPI-PHARE https://bit.ly/3hqUrth) à 97% (Science Focus https://bit.ly/3qW8n1E) selon les études.
Le vaccin fonctionne également contre le variant delta, avec une réduction du risque d’hospitalisation de 90% (HAS https://bit.ly/2UfWOqd) à 96% (Public Health England https://bit.ly/3kviV6V) selon les études. C’est une belle performance, quand on sait que le vaccin contre la grippe classique prévient environ 60 % des infections chez les adultes en bonne santé (OMS https://bit.ly/3rglVVK)
Le vaccin permet également de réduire la transmission. On estime la probabilité de transmission à 59% entre deux personnes non-vaccinées d’un même foyer, contre seulement 4% entre deux vaccinés d’un même foyer (Centre médical Sheba https://bit.ly/3zlHB5V). De plus, les personnes non vaccinées ont 12 fois plus de chance de transmettre le virus que les personnes vaccinées (HAL / Institut Pasteur https://bit.ly/3xTg1wt).
Cette efficacité s’observe sur le terrain, puisque la grande majorité des nouveaux cas positifs en France concernent des personnes non vaccinées (DREES https://bit.ly/3B9Qxgw) et qu’aux Etats-Unis, 99.2% des décès du Covid en juin n’étaient pas vaccinés (The Guardian https://bit.ly/3z296Bg). Les études comparatives le montrent : la mortalité du COVID-19 est beaucoup plus élevée dans les pays où le taux de vaccination est plus faible (Financial Times https://on.ft.com/3Buq4dr).
Cette efficacité va également de pair avec une bonne sécurité. Les rapports des agences Américaines (https://bit.ly/2VWvUEl), Canadiennes (https://bit.ly/3xQSBrE), Européennes (https://bit.ly/3hOVEuN) et Françaises (https://bit.ly/3wZeUdz) indiquent tous que les effets secondaires sont limités : sur des millions d’individus ayant reçu le vaccin Pfizer, seuls 0.07% ont déclaré des effets indésirables en France (0.02% au Canada), pour la plupart dénués de gravité.
Une fois ce constat scientifique effectué, que faire ? Trois choix politiques s’offrent à nous.
Le premier choix, c’est de « laisser-faire », de ne mettre en place aucune mesure contraignante. Dans ce cas, le variant delta fera exploser les contaminations puis les hospitalisations (puisque des millions de Français ne sont toujours pas protégés par le vaccin), avec des conséquences humaines dramatiques et un risque accru de variants encore plus dangereux à l’avenir. Je refuse ce « laisser-faire » morbide.
Le second choix, c’est de mettre en place, de nouveau, des mesures générales de confinement ou de couvre-feu. C’est ce que nous avons déjà vécu. C’est ce qui est en train de se passer aux Antilles, où le taux de vaccination est faible (15% seulement contre 58% en métropole) et où les services de réanimation sont, sans surprise, saturés (https://bit.ly/3iY7xOh). Le couvre-feu est également de retour au Portugal, où il est de nouveau en vigueur pour 60 communes dont Lisbonne et Porto, en Espagne, dans les communautés autonomes de Valence et de Catalogne (https://bit.ly/3rH7qdR). A titre personnel, je considère que le confinement ou le couvre-feu généralisé sont les mesures les plus « dures » pour les libertés publiques, et qu’elles ne doivent être envisagées qu’en cas d’extrême nécessité (par exemple pour éviter un effondrement hospitalier).
Le troisième et dernier choix, c’est celui de préserver le libre-commerce et la libre-circulation des personnes, à toute heure du jour et de la nuit (…) tout en conditionnant temporairement l’accès de certains lieux pour minimiser les risques de contamination. C’est le sens du « Pass Sanitaire » qui est, je crois, la meilleure option aujourd’hui.
Certains contestent la proportionnalité de ces mesures vis-à-vis de la « liberté ». Permettez-moi de ne pas être d’accord avec cette analyse.
Le pass sanitaire n’est nullement discriminant, puisqu’il est accessible à tous à travers (au choix de chacun), la vaccination ou un test négatif ou un test attestant d’un rétablissement post-contamination. Ainsi, nul n’est privé d’accéder à ce pass sanitaire.
De nombreux pays, qui ne sont pas des pays anti-libéraux, ont fait le choix du pass sanitaire. C’est le cas du Danemark (https://bit.ly/3ipnfSi), de l’Autriche (https://bit.ly/3esfVnF), de la Grèce (https://bit.ly/3zp9CJL). Ce sera bientôt le cas en Italie (https://bit.ly/3ibwJSs) et au Royaume-Uni dans les lieux de forte fréquentation (https://bit.ly/3iV6AGy. L’Allemagne envisage d’aller plus loin, avec un pass strictement vaccinal (https://bit.ly/3BQcgu6).
Je considère que la liberté va toujours de pair avec la responsabilité. On ne fait pas porter à d’autres les conséquences de ses propres choix. C’est la base du libéralisme. Ce n’est pas aux vaccinés de subir de nouvelles mesures de restriction de liberté, qui pourraient toutes être levées si tout le monde était vacciné. De la même manière, si un individu préfère faire un test tous les deux jours plutôt que de se faire vacciner, c’est son libre choix, il pourra bénéficier de son pass sanitaire… mais ce n’est pas à la société de le payer.
Je crois que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Par exemple, on ne peut se prévaloir de la liberté pour se soustraire à l’impôt, pour rouler à contresens sur l’autoroute, ou encore pour fumer au restaurant. De même, les droits des clients et des salariés qui souhaitent limiter les risques pour leur santé dans leur environnement, ne sont pas moins importants que les droits de ceux qui refusent de se faire vacciner ou refusent de se faire tester. Les patients ont (eux aussi !) des droits respectables. À commencer par celui d’exiger que tout soit fait pour minimiser le risque de contamination pendant leur séjour à l’hôpital ou en EHPAD.
Je rappelle que nombre de vaccins sont déjà obligatoires dans notre pays (https://bit.ly/3etfn0U). C’est le cas depuis bien longtemps (depuis 1967, l’entrée en Guyane Française est subordonnée à la présentation d’un certificat de vaccination antiamarile). En Grèce, l’obligation de vaccination des soignants contre la COVID-19 a également été instaurée (https://bit.ly/3ifSKhN). Aux Etats-Unis, San Francisco impose à tous ses employés municipaux la vaccination sous peine de licenciement (https://abc7ne.ws/2VPQUws). Au Texas, 150 employés d’hôpital ont été licenciés faute de vaccination contre la COVID-19 (https://bit.ly/3kx6C9Q). Preuve que la liberté, même dans les pays les plus libéraux, ce n’est pas la loi de la jungle. La liberté, ce n’est pas la primauté d’un individualisme absolu et sans respect pour la liberté des autres.
Pour toutes ces raisons, j’ai voté pour le projet de loi rétablissant et complétant l’état d’urgence sanitaire. Ce projet de loi, qui a fait l’objet d’un avis favorable du Conseil d’Etat (https://bit.ly/3hWrOVj), a fait l’objet d’un accord entre les deux chambres du parlement. Le Conseil Constitutionnel a également été saisi, afin de garantir pleinement la conformité du texte vis-à-vis de notre Constitution, à laquelle nous sommes tous attachés. Il devrait être en application le 9 août.
La crise sanitaire n’est plaisante pour personne. Tout comme vous, je souhaite que nous en sortions le plus rapidement possible. Pour y arriver collectivement, notre meilleure chance, c’est le vaccin.
Je vous invite d’ailleurs à aller vous faire vacciner. Les soignants et bénévoles s’activent depuis des mois pour vous accueillir et vous vacciner dans les meilleures conditions possibles dans notre département.